• Le journal d'Eugénie 1890

    Ça y est, nous avons passé une nouvelle décennie. Mon Georges est devenu un beau garçon et il aide son père avec le poulailler. Henri, lui a promis une cabane dans le gros arbre du jardin. Je pense qu’ils vont le faire tous les deux, ils pourront créer un lien.

    Les fenêtres ont été changées, il fait beaucoup plus chaud dans la maison. Georges attend la neige, moi pas du tout. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rose grandit aussi, elle ne marche pas encore, mais ça ne devrait plus tarder. C’est une enfant calme, mais qui demande beaucoup de temps. Si je la pose sur son tapis, elle peut rester un bon moment à regarder autour d’elle avant de s’endormir.
    Je suis obligée de prendre du temps et la mettre sur le ventre pour qu’elle se décide à relever la tête ou à encore se retourner.
    J’ai enfin réussi à la faire tenir assise, c’est beaucoup plus pratique pour lui donner à manger, parce qu’il faut être honnête, donner le sein au bébé quand il a des petites dents, ça ne fait pas du bien du tout. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les garçons travaillaient encore sur la cabane quand Rose a soufflé ses bougies. Mon bébé a trois ans.

    Elle va pouvoir gambader dans la maison avant que je ne mette au monde mon troisième enfant.

    J’ai dit à Henri que je ne voulais plus de petit, que j’étais fatiguée de porter des bébés et de m’occuper de mes autres enfants plus la maison.

    Il m’a compris, mais je sais que l’abstinence ne fera pas partie de notre vie, j’espère juste que dame nature m’oublie. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Georges a demandé à son père pourquoi nous n’avions pas de sapin de Noël dans notre maison. Honnêtement, je n’y avais pas pensé, je n’en ai jamais eu à la maison parce que papa ne fêtait pas Noël. Nous allions juste à la messe et le lendemain, nous avions des friandises dans les chaussettes.

    Henri a été dans la forêt et a coupé un petit sapin. J’ai installé des décorations avec un Georges tout content, nous avons fait des guirlandes avec des airelles et du maïs soufflé et des bougies pour l’illuminer, en espérant qu’il ne prenne pas feu. Henri m’a dit qu’il était trop vert pour s’enflammer, mais dans le doute, je les ai mis sur les extrémités.

    Il ne me reste plus qu’à préparer un bon repas et nous pourrons faire la veillée de Noël. J’ai hâte de faire plaisir à mes enfants. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Alors que les foyers fêtaient la nativité, j’ai donné naissance à Octave. Je n’ai pas eu le temps de finir mon repas de réveillon que des contractions violentes m’ont fait me plier en deux.

    Paniqué, Henri a couché les enfants. Je ne voulais pas qu’ils me voient comme ça.

    Octave est né dans la nuit. Henri est plus qu’enchanté d’avoir un autre fils, mais il a eu très peur en me voyant souffrir. On peut dire que ça l’a calmé. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Je suis épuisée, Octave ne fait toujours pas ses nuits, j’ai dû déplacer le berceau dans le salon pour que Henri puisse faire des nuits complètes.

    Rose qui était un bébé calme, m’en fait voir de toutes les couleurs, elle fait bêtises sur bêtises et nous pique des colères dès qu’on s’occupe de son petit frère. Georges joue avec elle au maximum, tant qu’il est là, tout va bien, mais dès qu’il part à l’école, c’est une horreur.

    Je ne sais pas ce que je vais faire de cette enfant. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le temps passe à une vitesse et j’ai pourtant l’impression que c’était hier qu’Henri et moi, on se disait oui à la chapelle.

    Octave a eu un an, le printemps, arrive et malgré le soleil, les températures sont encore froides.

    Georges a de très bons résultats à l’école, il faut dire qu’en ayant son papa comme instituteur, il ne pouvait pas avoir de mauvaises notes. Il a choisi d’être docteur quand il serait grand. Il a toujours aidé son prochain.

    Quant à Rose, est-ce que j’en parle de ma Rose ? Elle a toujours un mauvais caractère, surtout depuis qu’Octave joue sur le tapis. Elle le voit remuer et demander de l’attention et elle a du mal à le supporter.

    Généralement, je la laisse bouder et elle finit par m’apporter un livre pour que je lui lise. Bientôt, elle ira sur le chemin de l’école. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mon Henri a fêté ses quarante ans, malgré les quelques kilos en trop, il est toujours aussi beau. Il s’en plaint d’ailleurs de ses kilos, il lui tarde que le temps se réchauffe pour aller nager dans la rivière.

    Il construit un petit atelier pour y mettre un sac de boxe, je ne sais pas trop si cela fait perdre du poids, mais je vais alléger les repas, en tout cas pour nous deux, parce qu’il faut bien se l’avouer, mes grossesses ont laissé des traces sur mon corps aussi.

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En ce lundi matin pluvieux, tout mon petit monde était en retard. Henri a dû avertir notre Georges qu’il n’accepterait pas de retard en classe, notre fils s’était levé trop tard et n’avait pas fini ses corvées quotidiennes.

    Depuis que Henri a passé la phase des quarante ans, il est plus pointilleux avec nos enfants. Je n’aime pas particulièrement cela à vrai dire, il nous arrive d’être fatigué et de dormir un peu plus longtemps.

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Rose fête son anniversaire aujourd’hui. Mon petit bébé va aller rejoindre son frère et son père sur les bancs de l’école, mais savoir que j’ai encore Octave à m’occuper freine vite ma mélancolie.

    Elle est tellement contente d’aller à l’école, elle m’en parlait quand les garçons partaient, il lui tardait vraiment que ce jour arrive.

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Avant que Georges ne souffle ses bougies et ne devienne un adolescent, j’ai fait appel à un photographe pour qu’il immortalise notre famille au grand complet.

    C’est par un joli temps de printemps et avec nos plus belles tenues qu’il nous a figé sur une photo que Henri a mit dans un joli cadre et l’a fixé au-dessus de la cheminée.

    À chaque fois que je m’installerais pour faire de la broderie, je pourrais voir mes enfants à l’âge de l’innocence. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    À l’aide de mon vieux four à bois, j’ai pu lui faire le plus beau des gâteaux pour son anniversaire.

    C’est un jeune homme tout content qui a soufflé ses bougies et qui entre dans l’âge le plus ingrat, l’adolescence.

    Georges est un enfant facile, avec un but précis, j’espère qu’il restera comme il est. Je croise les doigts ainsi que Henri. 

    Le journal d'Eugénie 1890

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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