• Le journal d'Eugénie 1900

    Nous voilà arrivés dans l’ère Edouardienne, la mode a changé, mais pas que ça. Nous avons l’électricité à la maison, les enfants se sont amusés à allumer et éteindre les ampoules au plafond et j’ai enfin une gazinière qui remplace le four à bois.

    Fini les toilettes et les baignoires bassines, Henri nous a fait installer de vraies toilettes et de vraies baignoires en porcelaine. Notre bas de laine est quasiment vide, mais quel luxe de se détendre dans une jolie baignoire. 

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    Georges veut toujours être docteur, il travaille deux fois plus qu’avant sur ses devoirs et il lit énormément de livres sur la médecine que notre cher docteur Durand lui a prêtés.

    Il s’enferme dans le bureau de son père pendant des heures. Bien sûr, il n’oublie pas d’aider son père dans les corvées de la maison, mais la terre, ce n’est pas pour lui.

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    À la veille d’un week-end ensoleillé, Henri me propose une sortie pique-nique et pêche. Bien que je n’aime pas particulièrement la pêche, je trouve que c’est une excellente idée de sortir en famille et avoir du poisson frais pour les repas, c’est le petit bonus.

    Il m’annonce aussi que les parquets vont être refaits petit à petit, un menuisier du village va venir les faire la semaine prochaine. Cette annonce est grandiose, le vieux parquet craque de partout dès qu’on marche dessus. Dans le salon, j’ai souvent peur que la cheminée passe au travers. 

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    C’est complètement dépité que j’aie réalisé que notre journée pique-nique était annulé fasse à un gros orage et une pluie diluvienne. Mon moral est tombé d’un coup.

    Nous allons donc rester à l’intérieur et s’occuper comme on peut. Cela va être difficile avec Rose qui s’ennuie souvent et Octave qui est actif.

    Henri va se renfermer dans son atelier et frapper sur son sac de boxe et Georges va lire. Moi, je vais faire comme d’habitude, m’occuper des petits, faire le ménage et les repas et peut-être, si je trouve le temps, un peu de broderie.

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    Nous avons un gros problème avec notre Rose, elle se sent délaissée. Ça me rend triste, je pensais avoir fait mon maximum avec chacun de mes enfants, mais j’ai dû rater un truc avec ma fille.

    Il est vrai qu'Octave a encore besoin de moi, mais je vais devoir reléguer à Henri pour le bien de notre Rose.

    Décidée à sortir faire quelques achats, je vais l’emmener avec moi, ainsi, nous pourrons discuter de ce qui la tracasse.

    Henri s’était demandé s’il pourrait y arriver avec Octave, j’ai dû le rassurer, la couche était propre, il avait mangé et il irait seul sur son lit si l’envie de dormir se faisait sentir.

    Je n’aime pas du tout savoir qu’un de mes petits est malheureux, c’est comme enfoncer une lame dans mon cœur de maman. 

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    Le retour à la maison s’est fait en courant sous la pluie. Nous avons beaucoup ri, surtout en sautant par-dessus les flaques d’eau, et quand elle est entrée dans le bureau et qu’elle m’a pris dans ses bras, je savais que j’avais regagné la confiance et l’amour de ma fille. Peut-être ne l’avais-je jamais perdu !

    Henri s’était débrouillé comme un chef, Octave faisait sa sieste et il était en un seul morceau. Il avait convaincu Georges de lever son nez des livres et de jouer aux échecs. 

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     Il y avait bien longtemps que je ne m’étais pas posée. En ce joli matin d’été, les grands à l’école, j’ai emmené Octave avec moi dans le jardin. Lui avec ses cubes, moi avec un livre de recettes.

    J’ai dans l’idée de faire de la pâtisserie pour mes petits. Je sais cuisiner, mais les gâteaux, ce n’est pas mon fort. 

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    Pour fêter le 14 juillet, Henri nous a tous emmené passer la journée au parc d’Hendford. Il vient tout juste d’ouvrir ses portes. Le nouveau maire voulait un endroit familial pour ses habitants. Il est magnifique.

    Octave a adoré les cygnes et les canards qui se promenaient sur le lac. Rose s’est mis les pieds dans l’eau, Georges a été peindre sur les chevalets et Henri a pêché.

    Je me suis assise et j’ai regardé ma famille s’activer. Cet endroit est tellement reposant.

    Un photographe avait disposé son appareil et prenait en photo les familles qui voulaient bien poser. J’ai rapatrié tout mon petit monde avant qu’ils ne se salissent pour immortaliser ce moment.

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    Alors que nous sommes en plein mois d’août, les températures sont horriblement chaudes. Si Henri, les petits et moi préférons rester au frais dans la maison, Georges, lui est parti se baigner dans la rivière.

    Je sais qu’il fricote avec une petite du village, Antoinette Perrin, la fille de feu notre maire. C’est une jeune demoiselle parfaite pour notre fils, mais bon, ils ont le temps, il rentre juste dans l’adolescence et il veut être docteur.

    Cela m’ennuierait qu’il oublie ses études pour une jeune fille, mais bon, ce n’est pas ma vie, c’est la sienne. 

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    Octave a soufflé ses bougies, mon dernier bébé va partir à l’école et moi, j’approche à grands pas de la quarantaine. Si j’avais eu dix ans de moins, peut-être que je me serais laissé tenter par un quatrième petit, mais c’est trop risqué.

    Georges a eu son certificat d’étude en avance, élève studieux, l’école ne pouvait plus rien lui apprendre. J’aurais aimé qu’il fasse l’université, Henri aussi, mais c’est un coût que nous ne pouvons pas nous permettre et Henri se refuse de demander de l’argent à ses parents. Je le comprends, je n’aurais jamais demandé à mes parents s’ils avaient eu les moyens. 

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    Tous les matins, Georges regarde son frère et sa sœur partir à l’école. Il reste là devant la fenêtre à se demander ce qu’il va faire pendant la journée.

    Trop jeune pour trouver un travail, trop intelligent pour continuer l’école. Il se pose beaucoup de questions quant à son avenir. Le Docteur Durant le prend dans son cabinet deux fois par semaine pour lui apprendre un maximum de chose.

    Georges soigne des petits bobos, il aime vraiment ça. 

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